mer. 17 mai
|Perpignan
Les Grandes et Belles Toiles : Film ANIMALS de Nabil Ben Yadir
Dans le cadre de la journée internationale contre l'homophobie, le Centre LGBT+66 vous propose, en partenariat avec le Cinéma Le Castillet, le film ANIMALS de Nabil Ben Yadir, Belgique, 2023, 1h32

Heure et lieu
17 mai, 20:45
Perpignan, 1 Bd Wilson, 66000 Perpignan, France
À propos de l'événement
ANIMALS de Nabil Ben Yadir, Belgique, 2023, 1h32
En avril 2012, Ihsane Jarfi a été kidnappé, violé, torturé pendant toute une nuit et laissé pour mort à l’aube par quatre criminels homophobes. Pour ce meurtre, trois d’entre eux ont été condamnés deux ans plus tard à la réclusion à perpétuité, le dernier à une peine de trente ans. Un réalisateur belge, Nabil Ben Yadir, s’est inspiré de ce fait divers sordide qui a traumatisé la Belgique pour en faire à ce jour peut-être le film le plus perturbant de l’année.
Entretient avec Nabil Ben Yadir (dossier de presse du film)
A quel moment s’est posée la question de la représentation de la violence ?
Nabil Ben Yadir : Dès le départ cette question était présente. Elle a transcendé tout le parcours du film, toute sa fabrication. De l’écriture jusqu’après le montage. Le Covid est arrivé juste après la fin du montage et, forcément, plein de questions ont eu le temps d’apparaître et la tentation de tout changer aussi. Mais il ne fallait pas remettre ça en question. Il a fallu que je tienne, que je n’écoute pas les retours de certains…Hassan (le père de la victime) a été d’un soutien sans faille en me disant «A quoi va servir le film si on enlève les scènes de violence ?».
En Belgique, de nombreux scolaires ont vu le film et les retours ont été bouleversants. Les mots ne peuvent pas remplacer les images surtout dans cette société qui ne vit que dans l’image, dans la représentation de soi-même. La seule façon de communiquer, notamment avec la jeune génération, c’est l’image. Certains n’ont peut-être jamais lu de livre mais personne n’a jamais vu de film, cela n’existe pas…
Quand on est au cinéma dans une violence « Tarantinesque », c’est drôle, c’est décalé. Quand on se frotte à la réalité, c’est plus dérangeant, il n’y a plus aucun artifice. Pour moi c’était important d’aller chercher également un public qui ne soit pas militant ou sensibilisé à la lutte contre l’homophobie parce qu’on sait que personne ne ressort du film indemne et que cela peut faire réfléchir. La question c’était « Jusqu’où on peut aller ? ». Et il ne faut pas oublier que ces 9 minutes ont en fait duré 6 heures.