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Communiqué du Centre LGBT+66 pour la journée du 17 mai 2023.

Le Centre LGBT+66 appelle à manifester le 17 mai 2023 à 18h30 place de la République à Perpignan, sur le mot d’ordre : « Sifflons l’arrêt des LGBT+phobies ! » [1]

Le 17 mai est la journée internationale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie. Elle a été choisie en référence à la décision de l’OMS du 17 mai 1990 de ne plus considérer l'homosexualité comme une maladie mentale.

Si des signes de progrès ont été enregistrés ces dernières années dans certains pays démocratiques pour la situation et les droits des personnes LGBT+, la situation reste globalement très préoccupante.

Plus de deux milliards de personnes vivent dans des pays où l’homosexualité est considérée comme illégale. L’homosexualité est punie de la peine de mort dans 12 pays, ce nombre ayant malheureusement augmenté en 2023 !

Même en Europe, on assiste à une montée inquiétante des violences contre les personnes LGBT+, avec des discours et des actes de stigmatisation et de rejet. Des pays membres de l’UE dirigés par des partis ultraconservateurs, comme la Hongrie ou la Pologne, produisent désormais une législation anti-LGBT+, en violation avec leurs engagements européens sur les droits humains. Les députés de ces partis, ainsi que leurs alliés français d’extrême-droite, ont de surcroît refusé de voter l’appel du Parlement européen à la dépénalisation universelle de l’homosexualité le 20 avril 2023.

En France, 10 ans après le « mariage pour tous », un activisme anti-LGBT+ haineux et violent s’exprime de manière de plus en plus décomplexée de la part de milieux réactionnaires. Toujours à la recherche de boucs-émissaires, ils alimentent des peurs fantasmées sur de prétendus « propagande/lobby LGBT » ou sur « le danger pour les enfants ». Ces milieux, hostiles à la diversité et relayés par des partis complaisants, multiplient les menaces, intimidations et actions contre les personnes et les associations LGBT+, afin de leur nuire et de les invisibiliser dans notre société. Ils mettent également en danger les plus jeunes en s’opposant aux actions éducatives de prévention en santé affective et sexuelle, pourtant décidées par les pouvoirs publics : aujourd’hui, seuls 15% des élèves bénéficient des 3 séances prévues par an ![2]

L’insuffisance de prévention et d’éducation, la complaisance vis-à-vis de la haine et le manque de sanctions maintiennent l’espace public, le monde du travail et l’Ecole dans des normes patriarcales et virilistes, hostiles aux différences. Les personnes LGBT+ s’y sentent encore très stigmatisées et rarement en sécurité. Les cas d’injures, de violences, de discriminations et de (cyber)harcèlement sont fréquents, en particulier vis-à-vis des personnes Trans, Non-binaires et des Lesbiennes. Tous les 3 jours, une personne LGBT+ est victime d’un guet-apens[3]. Dans la sphère privée et familiale, de trop nombreuses personnes, dont de très jeunes, subissent des violences ou sont rejetées du fait de leur différence, et leurs droits fondamentaux sont bafoués. Elles vivent en insécurité y compris chez elles, se cachent ou s’isolent par peur de leur environnement, entretenant une faible estime d’elles-mêmes.

Oui, les LGBT-phobies tuent !

Le Centre LGBT+66 milite au contraire pour une société juste, inclusive et respectueuse, où chacune et chacun peut vivre en sécurité quelle que soit son orientation sexuelle ou son identité de genre. Il appelle à la construction, par l’éducation, l’éthique et la raison, d’un « vivre ensemble » dans la diversité, l’égalité et la solidarité.

Les Centres LGBT qui maillent la France accomplissent ainsi chaque jour des missions de service public pour la défense des valeurs républicaines. Mais, malgré les promesses des gouvernements, ce modèle reste précaire et fragile car il repose presque exclusivement sur du bénévolat, faute de subventions sanctuarisées pour en assurer un fonctionnement pérenne.

Au regard de cette situation, le Centre LGBT+66 demande instamment :

- un engagement de chaque élu français pour la dépénalisation universelle de l’homosexualité et de la transidentité ;

- le respect sans concession des engagements des pays membres de l’UE pour les droits humains ;

- la fin de la complaisance envers les personnes propageant la haine et la violence anti-LGBT+, que ce soit dans les partis politiques, l’espace public, le monde du travail, l’Ecole ou la sphère privée : la honte doit changer de camp !

- la condamnation unanime et solidaire de tout acte de discrimination quel qu’il soit : l’impunité doit cesser !

- le respect des enseignements en santé affective et sexuelle, tels que prévus par la loi française ;

- la mise en place d’un vrai plan national de lutte contre les discriminations et le harcèlement, notamment vers les plus jeunes au sien de l’Ecole, avec des moyens financiers et humains sanctuarisés ;

- la pérennisation des subventions gouvernementales destinées à soutenir le fonctionnement des Centres LGBT.

 

Homo, Bi, Trans, Hétéros, Cisgenres, … nous sommes toutes et tous égaux/égales et concerné.e.s. Venez siffler avec nous l’arrêt des LGBT+phobies le 17 mai !

[1] Le terme LGBT+ regroupe toutes les minorités d’orientations sexuelles et d’identité de genre.

[2] Situation dénoncée conjointement par Le Planning Familial, AIDES et SOS-Homophobie, qui ont saisi le tribunal administratif de Paris.

[3] Chiffre 2022, selon le documentaire Guet-appens réalisé par Médiapart.

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